La mortalité maternelle est une des causes principales de décès chez les femmes. Chaque jour, environ 800 femmes à travers le monde meurent des suites de complications liées à la grossesse et à l’accouchement. 99% de ces décès ont lieu dans des pays en développement, particulièrement en Afrique sub-saharienne et en Asie du sud selon l’Organisation Mondiale de la Santé . Pour chaque femme qui meurt, vingt femmes contracteront une maladie chronique, une infection ou une lésion du fait de l’accouchement. Tragiquement, ces femmes qui souffrent généralement de fistule obstétricale ou d’une autre complication post-partum débilitante n’ont pas d’autre choix que d’endurer leur mal en silence, et certaines sont parfois même stigmatisées au sein de leur communauté.
Avec le cinquième amendement des Objectifs du Millénaire pour le Développement, la communauté internationale s’est engagée à réduire la mortalité maternelle de trois quarts d’ici à 2015. Cependant, en dépit du recul substantiel de la mortalité maternelle dans le monde, à l’approche de 2015, il est inacceptable qu’un si grand nombre de femmes demeure à risque. La mortalité maternelle provoque des dévastations personnelles et familiales accablantes qui se répercutent aussi au sein des communautés de plus en plus vulnérables. Les femmes jouent en effet un rôle primordial dans l’agriculture de subsistance et sont de fait indispensable à la survie des communautés et de leurs traditions.
Les grossesses adolescentes contribuent de façon significative à ce phénomène. L’UNFPA (le fonds des Nations unies pour les populations) estime que 16 millions de jeunes filles donnent naissance avant l’âge de 18 ans, dont la majorité dans les pays en développement. Les adolescentes enceintes font face à un risque accru de mortalité, de complications et de séquelles handicapantes, et leurs bébés sont eux aussi plus vulnérables. Cette année, la journée mondiale des populations (le 11 juillet) porte sur le problème des grossesses adolescentes. A significant contributor to both maternal and child mortality is teenage pregnancy.
Heureusement, un certain nombre d’organisations internationales, d’institutions nationales de santé et d’autorités sanitaires combinent leurs efforts pour combattre la mortalité et la morbidité maternelles dans les zones les plus touchées. L’une de ces organizations, Women Health and Alliance International (WAHA) travaille inlassablement avec des partenaires en Afrique et en Asie non seulement pour mettre en place des solutions innovantes et durables mais surtout pour améliorer l’accès aux soins maternels et post-partum adéquats.
© WAHA, 2013 |
WAHA a identifié le fait que le risque de mortalité pour la mère et son enfant est fortement lié au temps écoulé avant de recevoir des soins appropriés lors d’une urgence obstétrique. Des obstacles, tels que des difficultés financières, des moyens de transport limités et de longues distances vers les structures de santé, ont un réel effet dévastateur sur les femmes et leurs bébés et nécessitent des solutions et des changements urgents. L’une de ces solutions a été développée par WAHA et son projet de « motos-ambulances » : une moto à trois roues est utilisée pour transporter non seulement le patient mais aussi un professionnel de santé et un proche – souvent membre de la famille. À la suite du premier déploiement, le design des « motos ambulances » a été revu pour améliorer la stabilité, la sécurité et le confort des patientes en se basant sur leurs remarques ainsi que celles des conducteurs et des professionnels de santé .
Ce procédé a été mis en place pour la première fois en 2010, dans la région sénégalaise de Kedougou et a atteint des résultats très convaincants. En un an, le nombre d’appels pour les « motos ambulances » est passé d’un appel tous les 10 jours à deux appels tous les 3 jours. Les urgences obstétriques et les complications liées à la grossesse représentaient 60% des cas et en moins d’un an, le nombre de naissances assistées par des professionnels de santé a atteint 40% des naissances, comme observé à Bandafassi, une province de cette région.
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Pour garantir le fonctionnement fluide du projet, chaque communauté sénégalaise, reproduisant ce modèle nomme des femmes qui aideront à son bon déroulement. Ces « marraines des communautés » sont ensuite formées pour faciliter la coordination des « motos ambulances » dans des situations d’urgence, grâce à l’utilisation de téléphones portables prépayés issus de dons. Elles jouent aussi un rôle crucial dans la sensibilisation de pratiques sûres pour la santé maternelle et sont de véritables mentors et conseillères pour les femmes enceintes et les jeunes mères.
Cependant, de nombreux obstacles doivent encore être surmontés et le système a réellement besoin de soutien pour atteindre son potentiel maximum. L’un de ces obstacles est de trouver des conducteurs compétents dans des régions non sécurisées et potentiellement dangereuses, comme à Dadaad, foyer d’une des plus importantes populations de réfugiés au monde, situé au nord-est du Kenya. La peur constante de détournement et de kidnapping couplée avec la difficulté de trouver des pièces de remplacement pour les ambulances en cas de panne découragent les conducteurs potentiels. Afin de résoudre partiellement ce problème, WAHA travaille avec les centres de santé pour s’assurer que les conducteurs reçoivent une assistance technique adéquate et continue.
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Depuis sa création, en 2010, le projet des « motos ambulances » s’est largement répandu. WAHA a déjà fourni 186 « motos ambulances » à des villages au Niger, en Ethiopie, au Tchad, au Kenya et en Somalie. Aussi, d’ici à la fin 2013, WAHA a pour objectif de déployer un total de 429 motos parmi 20 pays, et ce, afin de continuer de lutter efficacement contre la mortalité maternelle et infantile.
Pour en savoir plus, visitez le site web de WAHA.
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