Ghada Hatem, Médecin-Chef de la Maison des Femmes
Ghada Hatem est gynécologue et fondatrice de la Maison des Femmes, la première structure en France à offrir un parcours de soins aux femmes victimes de violences. En créant la Maison des Femmes, il y a plus d’un an, cette femme médecin à la volonté de fer a osé innover et s’attaquer à cette pandémie mondiale des violences faites aux femmes.
En 2011, Ghada Hatem accepte le poste de cheffe de service à l’hôpital Delafontaine de Saint Denis. Elle se doute alors qu’elle va devoir faire face à des situations difficiles, mais sans vraiment en mesurer l’ampleur. Très vite Ghada Hatem est confrontée à la grande précarité, aux parcours meurtris de femmes, qui pour certaines ont fui leur pays, victimes de la guerre, de mariage forcé, de violences sexuelles, d’excision (14% des femmes qui accouchent dans l’hôpital)…
La devanture de la Maison des Femmes, en Seine St Denis
Les besoins sont colossaux et les moyens à disposition ne sont pas adaptés et ne permettent pas de faire face à l’urgence de ces situations.
Elle se lance alors avec détermination dans un projet ambitieux : la création d’une Maison des Femmes, adjacente à l’hôpital. L’hôpital accepte de lui fournir le terrain mais le plus difficile reste cependant à faire, rassembler les fonds pour la construction de ce bâtiment puis couvrir les frais de fonctionnement et de personnel. Pendant 3 ans, avec une volonté de fer, Ghada Hatem va frapper à toutes les portes (collectivités, fondations) pour permettre à ce formidable projet de voir le jour.
L’équipe pluridisciplinaire de la Maison des Femmes
En juillet 2016, La Maison est inaugurée et accueille ses premières patientes. Cette structure singulière adopte une approche holistique en proposant un parcours coordonné aux femmes victimes de violences. Elles pourront ainsi être aidées par des médecins, des psychologues, des juristes, des travailleurs sociaux qui sont autant d’interlocuteurs clé dans leur parcours de guérison.
Ghada sait qu’il faut rester humble et patiente face aux situations complexes de ces femmes. Leur passage par la Maison des Femmes n’a pas toujours un impact immédiat mais ce lieu atypique permet d’apporter un accompagnement sur-mesure, qui est la clé pour retrouver l’estime de soi, et avancer sur le long chemin de la guérison. Ghada le reconnaît : « on ne fait parfois que semer des graines, il n’ y a aucune garantie » mais s’insurge contre le défaitisme ambiant « il n’est pas vrai que l’on ne peut rien faire contre les violences faites aux femmes, on doit commencer quelque part et chercher à avoir un impact ».
Illustration réalisée par Aline Bureau qui décore
l’une des salles de la Maison des Femmes
Elle a choisi de commencer ce combat en Seine St Denis, épaulée par une équipe en or mais il est certain qu’elle a fait germer une graine sur la scène nationale puisque comme le souligne Ghada, « cette maison est devenu un emblème humaniste » qui pourrait bientôt faire des petits. L’objectif serait à terme de créer une Maison des Femmes par département.
L’inauguration en présence d’Inna Modja, marraine de la Maison des Femmes
Avec la Maison des Femmes, Ghada Hatem aujourd’hui a réussi son pari en créant un lieu unique en France où l’on « répare les vivantes » mais elle a besoin de votre soutien pour assurer la pérennité de ce lieu et continuer d’offrir de nouvelles perspectives d’avenir aux femmes victimes de violences.
Retrouvez notre campagne de crowdfunding pour soutenir la Maison des Femmes.