Notre équipe est fière de vous présenter Ola, directrice de l’école Yalla !, notre projet de terrain au Liban qui vise à offrir une scolarité aux enfants syriens ayant fui le conflit avec leurs familles et réfugiés au Liban.
Yalla ! : D’ou venez-vous?
Ola : De la province de Hama en Syrie.
Yalla ! : Qu’est-ce qui vous a poussé à quitter la Syrie pour venir vous réfugier au Liban ?
Ola : J’ai dû quitter la Syrie car j’avais été détenue deux fois par les services de sécurité et j’étais menacée d’être arrêtée une troisième fois. Par ailleurs, j’avais été déstituée de mon poste d’enseignante.
Yalla ! : Pour quelles raisons avez-vous été arrêtée ?
Ola : J’ai été arrêtée notamment pour mes activités militantes en faveur de l’intégration réelle des femmes dans l’arène politique. Les femmes ne doivent pas seulement être là pour assister les hommes politiques, mais elles doivent aussi être présentes à tous les niveaux décisionnels.
Ola, Directrice de l’école Yalla ! |
Yalla ! : Pourquoi votre travail auprès des enfants réfugiés de l’école est-il important pour vous ?
Ola : Mon travail au sein de l’école Yalla ! m’importe beaucoup, pour plusieurs raisons: la première, c’est que j’aime ma profession d’enseignante. Ensuite, les objectifs et valeurs de Yalla !, de laïcité, d’apolitisme, de non-violence, et d’apprentissage, centré sur l’enfant et le développement de la confiance en soi, correspondent parfaitement à l’idée que je me fais de l’enseignement à de jeunes enfants.
Yalla ! : Décrivez-nous vos activités en dehors de l’école, notamment au service des droits des femmes.
Ola : En dehors de l’école, je suis membre de l’Association des femmes syriennes pour la défense des droits des femmes. Je participe à des activités organisées par l’ONG libanaise Kafa dans le cadre d’un programme destiné aux femmes réfugiées syriennes. Je participe à des cercles de discussions pour une politique alternative.
Yalla ! : Qu’est ce qui est le plus important pour les femmes syriennes réfugiées aujourd’hui, selon vous?
Ola : Au regard de mon expérience au sein de l’école et auprès des femmes réfugiées syriennes, il me semble que le plus important à ce stade est de promouvoir auprès des femmes et des petites filles syriennes l’idée que l’éducation est une priorité et de mettre en œuvre un enseignement ludique qui ne soit pas basé sur une méthode répétitive.
Yalla ! : Souhaitez-vous ajouter quelque chose ?
Ola : Je pense que l’implication des mères dans le processus éducatif de leurs enfants est primordial, elles apportent une plus-value indéniable. C’est pourquoi nous avons mis en place avec Yalla ! un programme éducatif pour les mères des élèves afin qu’elles puissent développer leurs propres connaissances, et aider et encourager leurs enfants à faire leurs devoirs et à aller à l’école. Ce système a fait ses preuves dans le centre ou je travaillais auparavant dans la Beqaa, nous avions même reçu un prix pour notre travail éducatif auprès des filles.