Comment aider ?

Vous voulez changer le monde ? Vous êtes au bon endroit ! Rejoignez W4 dans son action pour l'émancipation des femmes et des jeunes filles ! Vous pouvez donner à nos projets à travers le monde, créer votre équipe de levée de fonds, offrir vos services comme e-volontaire et/ou parler de nos actions autour de vous.

Comment aider ?

Choisissez un ou plusieurs projets qui vous tiennent à coeur dans notre portefeuille de projets à travers le monde, faites un don et suivez son impact sur le terrain : votre don peut changer, voire sauver des vies !

Comment ça marche ?

Créez votre propre super équipe afin de lever des fonds pour un ou plusieurs projets qui vous tiennent à coeur, puis invitez vos amis/collègues/famille à donner et à changer le monde à vos côtés ! Multipliez le bien autour de vous, multipliez votre impact !

Comment ça marche ?

Offrez à un ami / un collègue / un être cher un cadeau unique et inoubliable avec une carte cadeau W4 ! Quand vous offrez une carte cadeau W4, le destinataire de votre cadeau peut choisir le projet qu'il souhaite soutenir parmi de nombreux projets d'émancipation des filles et des femmes à travers le monde. Le destinataire va recevoir des informations régulières tout au long de l'année concernant ce projet, ainsi que des goodies W4 en lien avec le projet. Alors, offrez une carte cadeau W4 et diffusez beaucoup de joie et d’amour autour de vous !

WOWWIRE

Le blog

Rechercher

Zaatari : donner la vie dans un camp de réfugiés

Sylvie Deleval

13/11/2013

Sylvie Deleval, sage-femme, a participé à une mission de 3 semaines en Jordanie au sein du camp de réfugiés syriens de Zaatari, avec Gynécologie Sans Frontières. Fondée en 1995 par des gynécologues et des sages-femmes, cette association vise à améliorer le statut et la dignité de la femme dans la société en se concentrant sur de nouvelles pratiques de la santé publique dans le monde. De retour en France, Sylvie nous fait partager son expérience.

À l’heure actuelle, la Jordanie accueille sur son territoire plus de 510 000 réfugiés syriens ayant fui la guerre civile. Les réfugiés ne jouissent pas de la liberté de circulation mais sont répartis entre plusieurs camps. Parmi eux, le camp de Zaatari. En juillet 2013, soit environ un an après son ouverture, le 28 juillet 2012, il compte entre 115 000 et 150 000 réfugiés, ce qui en fait la cinquième ville la plus importante de Jordanie en termes de population.

 

The Syrian refugee camp maternity’s hallway and waiting room

Le couloir et salle d’attente de la maternité

À Zaatari, les enfants et les femmes sont largement majoritaires.  Au sein du camp militaire français et de son hôpital de campagne, l’association Gynécologie sans Frontières s’occupe des consultations de fin de grossesse et des accouchements sans complication.

 

Au sein de notre équipe, nous étions huit à nous relayer 24h sur 24 : deux gynécologues, quatre sages-femmes ainsi qu’une logisticienne et un aide-soignant de l’association Pompiers Solidaires. En trois semaines, nous avons assisté une centaine d‘accouchement et dispensé plusieurs centaines de consultations.

 

Un gynécologue de l’hôpital de campagne de l’armée marocaine voisin était en mesure de réaliser des césariennes lorsque l’unique bloc opératoire du camp est libre. Une petite maternité jordanienne fonctionne dans le camp avec deux lits seulement. En cas d’urgence, les femmes sont transférées à l’hôpital d’Al Mafraq, situé à une douzaine de kilomètres du camp.

 

J’ai été très touchée par les femmes et les jeunes filles (les plus jeunes avaient 14 ans) que nous avons reçues. Elles venaient pour la plupart de la région de Dara, proche de la frontière. Leur niveau d’éducation était plutôt bas, elles avaient été mariées très jeunes et avaient beaucoup d’enfants. Il n’était pas rare d’accoucher d’une part des femmes ayant déjà eu 8, 9 ou 10 enfants voire plus, mais aussi de nombreuses jeunes filles mineures.

 

A newborn baby in a Syrian refugee camp

Sylvie avec l’un des nouveau-nés

Ces femmes nous ont montré leur courage et leur reconnaissance. De notre côté, nous avons essayé de respecter leurs traditions. Ici pas d’hommes. Chaque femme arrive avec une accompagnatrice : une belle-mère, une sœur, une mère qui porte un petit sac plastique avec le strict minimum pour la maman et le bébé. Souvent juste un linge et un ruban pour emmailloter l’enfant qui ressemble ensuite à une petite momie ! Elles accouchent habillées et il est même parfois difficile de leur retirer le foulard afin qu’elles soient un peu plus à l’aise. Dans tous les cas, elles le remettent dès qu’elles passent le couloir.

 

A little girl doing her water chore in a Syrian refugee camp

Une petite fille de corvée d’eau

En plus des difficultés dues à ce mode de vie rural et traditionnel s’ajoutent dans le camp les douleurs de la guerre et de l’exil : pauvreté, mauvaises conditions sanitaires, veuvage, séparation des familles. Celles-ci arrivent au sein du camp le plus souvent de nuit, où elles sont enregistrées par les autorités jordaniennes. Elles se voient attribuées un numéro de réfugié, noté sur une carte qui sera le sésame pour obtenir toutes les aides matérielles : tente ou algéco, couvertures, nourriture et accès aux services dispensés par l’UNHCR ou les ONG. Nous-mêmes, nous devions  impérativement vérifier ces fameuses cartes et en noter le numéro afin d’effectuer les démarches de déclaration des naissances. Les fausses déclarations de naissance peuvent être tentantes car elles donnent droit à certains avantages pour les familles concernées.

 

A woman and young girls near a water tank in a Syrian refugee camp

Une femme et des filles près d’une citerne 

L’UNICEF nous livrait parfois des colis destinés aux nouveau-nés. En les portant, nous avons remarqué des différences de poids : pendant le transport, ces colis sont méthodiquement pillés et puis refermés. Malheureusement, la corruption fait également partie de la vie au sein du camp.

 

Le camp est surveillé jour et nuit par l’armée jordanienne et il n’est pas question d’en sortir sans autorisation. Les réfugiés s’y sentent prisonniers. L’eau n’arrive que par camions qui remplissent des citernes dispersées dans le camp. Ensuite, les femmes et les enfants vont y remplir des bidons. Il n’y a pas un brin d’herbe. Le climat est très sec et la poussière s’infiltre partout. Les journées sont très chaudes mais il fait froid la nuit.

 

J’ai beaucoup appris de ces femmes, de la vie dans un camp militaire, du soutien de l’équipe dans  des conditions de travail difficiles : peu de moyens techniques, pas toujours d’eau, de la poussière partout, un climat rude.

 

Depuis, j’ai retrouvé ma vie dans un pays en paix et je pense beaucoup à elles qui restent là-bas, nul ne sait pour combien de temps. J’espère qu’au-delà de la guerre, leur société évoluera suffisamment pour qu’elles connaissent enfin le respect. J’espère qu’elles pourront vivre leur vie d’enfant et d’adolescente en ayant accès à l’éducation, aux soins et à la liberté.
 

 

 

© 2013, Women’s WorldWide Web

Merci de cocher la case au dessus

* Merci de reseigner les champs obligatoires.

Partager cet article

Une histoire à partager?

Contactez-nous
S'inscrire à la newsletter

Notre rédactrice en chef

Andrea Ashworth

Andrea est écrivain, journaliste et universitaire. Elle a étudié et enseigné à Oxford, Yale et Princeton. Andrea a écrit pour de nombreuses publications, comme Vogue, Granta, The Times, The TLS et The Guardian. Elle est l'auteur d'un bestseller international, "La petite fille de Manchester" (titre original : "Once in a house on fire") pour lequel elle a reçu un prix. Andrea cherche à sensibiliser l'opinion sur la violence conjugale et à promouvoir l'alphabétisation et l'éducation.