Rencontrez Eva, membre de l’équipe W4 !
Notre nouvelle série d’articles « Ce qui fait la force de notre équipe ? » invite les amis et donateurs de W4, et les lecteurs de WoWWire, à rencontrer les membres dévoués de notre équipe en France, aux États-Unis et dans le monde entier. Toutes et tous se passionnent pour la protection des droits des filles et des femmes, et la promotion de l’autonomisation des filles et des femmes, dans l’intérêt de tous !
Cette année, nous avons eu le plaisir d’accueillir Eva Grenier, 21 ans. Stagiaire dans notre bureau parisien, elle a assisté notre équipe dans la recherche, les relations avec les partenaires de terrain et le travail éditorial. Eva termine actuellement une année sabbatique et reprendra ses études cet automne. Malgré les circonstances inédites engendrées par la pandémie de Covid-19, qui a obligé notre équipe parisienne à travailler à distance pendant quelques mois, l’enthousiasme, la motivation et le travail d’Eva ont été infaillibles. Nous sommes reconnaissants envers Eva d’avoir pris part aux activités de W4 !
Pourquoi as-tu décidé de rejoindre W4 ?
Depuis le lycée, je souhaite travailler dans l’humanitaire et, en tant que femme, je suis évidemment sensible à la cause des femmes dans le monde. J’ai également la chance d’avoir des amies venant de milieux et de cultures très différents, ce qui m’a permis de prendre conscience des difficultés auxquelles les femmes font face dans le monde. Connaissant mon parcours et mes idées, un proche m’a parlé de W4 ; je me suis renseignée et j’ai tout de suite été séduite par l’association. J’aime la positivité qui caractérise W4 ; cela se voit dès qu’on visite le site. Malgré la misère à laquelle on est confronté, on essaye toujours de trouver un aspect positif qui donne l’énergie de se battre.
Selon toi, quels sont les obstacles majeurs rencontrés par les filles et les femmes pour exercer leurs droits et s’émanciper, globalement ou dans le pays où tu travailles en particulier ?
En observant mon propre environnement mais aussi des pays étrangers, j’ai remarqué que les femmes font face à trois grands obstacles qui sont plus ou moins importants selon le pays dans lequel on se trouve :
Tout d’abord, il y a le manque de perspectives. Un obstacle majeur auquel se heurtent les femmes est d’être réduites au fait d’être des femmes et rien d’autre. Elles sont enfermées dans leur rôle de mère, d’épouse, de fille ou de sœur. Beaucoup de femmes grandissent en vivant à travers les hommes et non en tant que personnes à part entière ; c’est une aliénation de l’individu. Cela empêche les femmes de tracer leur propre chemin en fonction de leurs aspirations puisqu’elles sont cantonnées à un rôle déterminé. Dans certains pays, toute ambition est anéantie dès l’enfance avec une éducation qui veut apprendre aux petites filles à ne devenir que de bonnes épouses. Encore aujourd’hui, on a beaucoup de mal à accepter qu’une femme puisse réussir professionnellement et être indépendante. Une de mes amies par exemple, excellente élève en droit et pleine d’ambition, n’est pas considérée comme une femme par son grand-père. Il est extrêmement fier d’elle mais n’arrive pas à l’envisager comme une femme du fait de sa réussite. Il lui dit qu’elle est le fils qu’il n’a jamais eu…
Le second obstacle, c’est le manque de confiance en soi. En effet, les femmes sont communément considérées moins douées dans certains domaines que leurs homologues masculins. En tant que femme, on grandit avec des barrières que l’on n’est pas censée pouvoir franchir. Il est très difficile d’oser dépasser ces croyances et de ne pas garder des séquelles de ce rabaissement quotidien. On utilise d’ailleurs souvent un vocabulaire toxique à l’égard des femmes. On parle de fragilité, de vulnérabilité et de douceur de manière parfois excessive et cela alimente le sentiment que les femmes ne sont pas « capables ». Cependant, il est important de garder en tête qu’une femme n’est pas fragile par nature ; on la fragilise, c’est très différent…
Le troisième et dernier obstacle est pour moi le danger. Il est particulièrement difficile à surmonter et anéantit toute volonté d’émancipation. En effet, une femme qui décide de vivre sa vie hors du cadre qui lui est réservé peut être traitée avec une grande cruauté, jusqu’à être humiliée, battue, violée, rejetée voire tuée. Quand on est une femme qui ose, il y a cette peur de se faire salir. On constate cette violence au quotidien et dans le cas des femmes qui travaillent dans un domaine presque exclusivement masculin, c’est particulièrement frappant. Pour certains, leur présence est tellement aberrante que c’est un motif pour les harceler. Les violences verbales, psychologiques et parfois même physiques peuvent être quotidiennes.
Quelle est ta perception du rôle de W4 dans l’élimination de ces obstacles et la promotion de l’émancipation des femmes ?
W4 joue un rôle très important dans l’élimination de ces barrières à travers la mise en oeuvre de programmes qui permettent d’améliorer en profondeur la qualité de vie des femmes dans le monde. W4 permet par exemple aux femmes de suivre des formations qui leur donnent l’opportunité de gagner en indépendance et d’avoir plus confiance en elles. W4 participe aussi à l’évolution des mentalités avec de vastes programmes de sensibilisation. Certaines personnes n’ont jamais eu la possibilité de remettre en question certaines traditions et c’est parfois ce qu’il manque pour éviter que les mêmes erreurs se reproduisent de génération en génération. L’association apporte une aide tant matérielle qu’immatérielle et, à mon sens, c’est ce qui permet en partie la réussite des programmes. De plus, W4 implique les hommes dans son travail. C’est très important de promouvoir l’idée que tout le monde est concerné par la cause des femmes afin que les choses avancent.
Jusqu’à présent, qu’est-ce qui a été le plus difficile dans ton travail avec W4 ? Et le plus gratifiant ?
Je pense que l’aspect le plus difficile est directement lié à la variété des programmes qui sont menés en même temps. Chaque programme est différent, dédié à des causes différentes et développé dans un pays différent, et tout cela demande une adaptation rapide et une sacrée mémoire ! Le plus gratifiant, c’est de voir les projets se réaliser, de recevoir les retours des partenaires de terrain qui nous font part de la réussite des projets et de l’impact de ces derniers sur la vie des femmes qui en bénéficient.
Qu’as-tu appris de précieux en travaillant avec W4 ?
Grâce à W4, j’ai pu apprendre beaucoup sur le travail d’équipe. À W4, il y a une réelle division des tâches, un grand esprit d’équipe et une entraide qui sont très instructifs. En plus de cela, nous échangeons souvent avec les partenaires de terrain de W4 et c’est particulièrement intéressant de comprendre la réalité sur place et d’être en contact avec des personnes vraiment incroyables.
Que dirais-tu pour encourager chacun(e) à soutenir W4 ?
Je pense que les gens devraient soutenir W4 car c’est une excellente association et l’une des rares à se pencher en profondeur sur le sort des femmes dans le monde. Il faut oser soutenir de telles initiatives car il est important de participer à la création d’un monde meilleur. De plus, W4 permet à celles et ceux qui nous soutiennent d’avoir une visibilité sur l’impact précis de leurs dons, ce qui est très rassurant. Toute participation, même modeste, est très précieuse !
Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui souhaiterait travailler avec W4 ou une autre ONG dans un domaine similaire ?
Je pense tout d’abord qu’il est important de choisir une association qui correspond à vos valeurs et qui lutte pour défendre une cause qui vous anime. Je pense aussi qu’il est important de se rendre sur le terrain afin d’être confronté à la réalité et de tisser un lien avec les bénéficiaires. Le plus important à mes yeux, c’est de faire ce travail avec sincérité.
Quels sont tes projets ?
Je suis actuellement en année de césure donc je vais reprendre et terminer mes études de droit et science politique. Après cela, je souhaite travailler dans l’humanitaire car aider les autres me procure une motivation et un enthousiasme immenses ! Je pense qu’il est crucial d’aider les femmes et j’aimerais apporter ma pierre à l’édifice en intervenant sur le terrain.
Pourrais-tu nous faire part d’une citation que tu trouves particulièrement inspirante ?
Oui, j’aime cette citation de Chimamanda Ngozi Adichie :